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Brevet déposé le 19 novembre 1864 par Pierre Perrier pour un "genre de fermoir à ouverture invisible, pour porte-monnaie, bourses, sacs, étuis, etc."
Les origines d’une indispensable invention
L’usage du sac à main est attesté dès l’Antiquité, porté par les esclaves pour transporter les affaires du maitre. Au Moyen-âge, c’est en bourse qu’il se porte un temps, avant d’être remplacé par les poches de pantalons mais aussi de robes, alors larges et bouffantes. Il ne devient véritablement un accessoire élégant qu’au 18e siècle, lorsque la robe Empire apparait, faisant disparaitre les poches. Le sac à main tel qu’on le connait aujourd’hui est alors créé. Les dames y rangent leur monnaie, leur éventail ou leur nécessaire de couture. Attestant du rang social de l’utilisatrice, les sacs se font de plus en plus raffinés.
Des brevets ingénieux
À mesure du temps, les usages et les tendances se transforment. Les sacs changent de forme et de style, comme en témoigne les dépôts de brevets conservés dans notre fonds patrimonial.
Au XIXe siècle, les inventeurs innovent principalement en matière de fermoirs et de soufflets. Les poignées des sacs sont également l’objet de toutes les attentions, certaines d’entre elles prévoyant de renforcer le système de fermeture du sac.
L’aspect pratique n’est pas oublié : nombreux sont les brevets relatifs aux sacs de voyage pour dame, à l’exemple des malles de voyages Louis Vuitton. Le côté pratique du sac de dame se décline également dans les différents usages que les inventeurs tentent d’y apporter et de perfectionner. On retrouve ainsi par exemple un « sac-nécessaire à tiroir ». En 1895 un inventeur va même jusqu’à breveter un « chambre photographique formant sac de dame », c’est-à-dire un petit appareil photographique camouflé dans un sac à main.
Les appellations, en même temps que les usages, se diversifient : plusieurs brevets d’invention sont déposés pour des « cabas » ou des « paniers ».
Des dessins & modèles iconiques et astucieux
C’est dans le fonds patrimonial des dessins & modèles (1910-1995) que l’on retrouve certains modèles emblématiques des grandes maisons de couture et de maroquinerie, la protection d’un modèle imprimant durablement l’identité d’une marque ou d’un créateur.
Au XXe siècle, le sac à main devient un indispensable des tenues et participe à la renommée des grandes maisons. À la fois utile et esthétique, les couturiers redoublent d’imagination autour de cet objet de mode et du quotidien. Dans les années 1920, Hermès introduit pour la première fois la fermeture éclair dans ses sacs à main, un système rapporté des États-Unis. La praticité du sac à main est en effet importante : ce dernier doit pouvoir renfermer toutes les affaires des femmes. Des sacs prévoyant des emplacements spéciaux pour un parapluie, une ombrelle, ou encore un miroir sont imaginés.
La fantaisie - voire même parfois l’excentricité - ne manquent pas non plus. Plusieurs modèles conservés par l’INPI montrent l’inventivité et l’imagination dont les créateurs peuvent faire part, comme le modèle déposé en mai 1922 pour un « sac à main pour dame recouvert de coquillages de nacre ».
Et si certains n’ont pas marqué les esprits, d’autres sont devenus des modèles iconiques, à l’exemple du « Pliage » de la Maison Longchamp, déposé en 1995 et encore aujourd’hui aperçu aux bras de nombreux amateurs de mode.
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